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Les Bourgeois


Ils se nomment Bourgeois et leur patronyme est aussi un mode de vie. Ils sont huit frères et deux soeurs, nés à Paris entre 1920 et 1940. Ils grandissent dans la trace de la Grande Guerre et les prémices de la seconde. Aux places favorites de la société bourgeoise – l’armée, la marine, la médecine, le barreau, les affaires –, ils sont partie prenante des événements historiques et des évolutions sociales. De la décolonisation à l’après-Mai 68, leurs existences embrassent toute une époque. La marche du monde ne décourage jamais leur déploiement.
De Jules l’aîné à Marie la dernière, l’apparition et la disparition des personnages, leurs aspirations et leurs engagements rythment la formidable horlogerie de ce roman très différent d’une simple saga familiale. Car c’est ici le siècle qui se trouve reconstruit par brèves séquences discontinues, telle une vaste mosaïque où progressivement se détachent les portraits des dix membres de la fratrie – et un peu leurs aïeux, et déjà leurs enfants.
Sur cette vertigineuse ronde du temps, Alice Ferney pose un regard de romancière et d’historienne. À hauteur de contemporain elle refait la traversée. Allant sans cesse du singulier au collectif, du destin individuel à l’épopée nationale, elle donne à voir l’Histoire en train de se faire, les erreurs, les silences coupables, les choix erronés qu’explique la confusion du présent. Ample et captivant, Les Bourgeois s’avère ainsi une redoutable analyse de nos racines : un livre qui passe tout un siècle français au tamis du roman familial.


"LA GÉNÉRATION DES FRANÇAIS qui naquirent entre 1920 et 1940 a grandi dans la trace d’une hécatombe et les prémices d’un génocide, elle fut partie prenante des conflits de décolonisation, elle connut la crise de mai 1968 et l’entrée dans l’ère des technologies avancées. Ainsi fit-elle une traversée ahurissante que j’ai voulu – pour l’écrire – revivre dans son intégralité et à la manière des protagonistes : dans l’illisible confusion du présent, en oubliant tout ce que l’avenir m’en avait appris, en restaurant chaque instant dans l’incertitude et l’inconnu qui le caractérisent.
Revivre le siècle, donc, mais avec et à travers qui ? J’ai choisi dix personnages qui m’étaient familiers, les huit fils et deux filles de Mathilde et Henri Bourgeois, héros il y a vingt ans de mon roman L’Élégance des veuves. Ils occupent les places favorites de la bonne société – l’armée, la marine, la médecine, le droit, les affaires.
Ils  représentent le monde bourgeois conservateur, les héritiers pour reprendre le mot de Bourdieu, une cible de la critique sociale contemporaine. Ils sont aussi une fascinante énergie de vie, un mouvement au cœur de l’inexorable maelstrom des hommes et de l’Histoire, comme un vol d’oiseaux qui passe et disparaît. J’ai regardé ce vol – long et courageux – qui a connu le pire. J’ai envisagé les choix qui se présentèrent et les informations qui furent ignorées. Le présent n’est pas encore historique, pas écrit mais vibratile, aussi dans cette entreprise fallait-il se méfier du biais rétrospectif.
Prendre la mesure de la continuité autant que de l’épaisseur des années révèle l’évolution des connaissances, des regards et des compor-tements et souligne comment chaque époque détermine les esprits. Il m’est venu en écrivant un sentiment de fraternité envers ceux qui nous ont précédés et ceux qui nous succèderont, dans ce xxie siècle lui aussi déchiré de violences.’’

 

A. F.

août, 2017
14.50 x 24.00 cm
368 pages


ISBN : 978-2-330-08177-5
Prix indicatif : 22.00€



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Ce livre existe également en version numérique
Prix Historia du roman historique -

Sans jugement, avec une précision de dentellière, elle décrit ce monde de devoirs et de privilèges qui navigue entre la marine, le barreau, les affaires. Il est question de décolonisation, de Mai 68, la famille traverse le temps dans cette fresque qui est aussi un peu notre histoire racontée avec une extrême finesse. 

Bernard Babkine, Marie France

Ils sont ces héritiers que Bourdieu décrivait. Et qui prennent une dimension humaine sous la plume d’Alice Ferney.»

(…) Des coups au coeur que le lecteur partage. Parce que le récit d'Alice Ferney est flamboyant. Parce que la poésie et l'émotion habillent chacune de ses pages. Sublime.

Eva Roque, Télé7jours

Avec la clarté de sa langue, la finesse de son observation, la douceur de son analyse, Alice Ferney, peintre impressionniste des sentiments et des âmes, dresse un portrait raffiné et sans concession d'une famille hors du

temps. Parce qu'il change, ce temps, et que la transmission leur échappe, les Bourgeois s'adaptent ou se perdent.

Avec bienveillance, Alice Ferney les raconte, nous offrant ainsi une leçon d'histoire et de sociologie précieuse.

Blandine Hutin-Mercier, Le Populaire du Centre/ La Montagne/ Le Journal du Centre, La République du Centre, Le Berry Républicain

C'est l'un des romans les plus ambitieux de la rentrée, ample et dense chronique familiale et sociale qui court sur trois générations, relie la fin du XIXe au début du XXIe siècle Une épopée ou le conservatisme laisse insensiblement la place à la modernité, les valeurs traditionnelles à l'ouverture, la famille nombreuse aux foyers plus restreints, le sacrifice maternel aux métiers créatifs des femmes, le silence à la parole…

Marie Chaudey, La Vie

Avec un grand talent de conteuse doublé d'une plume précise et élégante, Alice Ferney observe, décrypte mais ne juge jamais, transformant la chronique familiale en une redoutable étude de moeurs.

Estelle Lenartowicz, Lire

La romancière raconte. Elle n'enjolive rien mais ne cède jamais à cette étrange « haine des pères » qui consiste à couvrir de boue ce qui nous précède. C'est tout l'inverse. Avec délicatesse et profondeur elle dévoile, d'une plume élégante, cette société ou hommes et femmes avançaient dignement, sans plainte et sans caprice, dans le fracas du siècle et le brouillard de l’existence. Avec une certitude ou tout au moins une espérance demain sera comme hier.

Vincent Trémolet de Villers, Le Figaro Histoire

Les Bourgeois, on ne sait pas ce que ce vaste roman doit à son auteur. Comme le recommande Buber, elle a bien dû se

prendre comme point de départ - son intérêt pour les traditions françaises, pour les dilemmes familiaux, les contradictions, les drames collectifs, est manifeste, depuis longtemps. Mais son propos n'était pas de se raconter pas plus que l'histoire-de-sa-famille. Elle ambitionnait d'ériger une histoire dont elle ne serait pas I’alpha et I’omega. Mais qui atteindrait à l'universel.

Etienne de Montety, Almaviva

Un ensemble de récits qui éclaire sur les évolutions d’une société : la nôtre. Eblouissant.

Entreprises Magazine

Une fine analyse de trois générations avec de nombreux enfants, pour dire comment, chaque époque détermine les esprits.
Le temps est omniprésent dans ce roman, où il est sans cesse question de la durée de la vie, la jeunesse pleine de promesses, la vieillesse et les souvenirs. L'incessant va-et-vient entre les époques qui fractionne la lecture est tout d'abord déroutant puis, une fois tous les personnages identifiés, on s'attache fiévreusement à l'exploration de ces destinées, dans un monde conservateur, mais plein d'énergie. 

Mémoire des Arts

Depuis plus de trente ans, Alice Ferney malaxe la pâte humaine sans chochotterie et sonde les reins et les coeurs dans un style éblouissant qui ne souffre aucun relâchement littéraire. Avec son regard à la fois tendre et affûté, elle nous apprend aussi à regarder notre histoire, en se défiant des jugements hâtifs.

Diane Gautret, Famille Chrétienne

Alice Ferney, (…), dans une fresque aussi prenante qu’intelligente, s’est plongée au cœur d’une famille au nom emblématique : les Bourgeois.
 Avec une grande virtuosité, le texte bouscule la chronologie et mêle les époques. 

Hubert Prolongeau, Marianne

Un roman ample et magistral sur un monde englouti.

Claire Julliard, L'OBS

Brassant la chronologie, écrivant dans une langue superbement classique, Alice Ferney dégage les lignes de force de ces destins figés dans une rectitude morale qui les mène à la fois aux réussites officielles et aux pires erreurs. Refusant l'empathie comme la condamnation, elle scrute en entomologiste et raconte ceux que Bourdieu appelait les « héritiers » dans un roman d'une rare intelligence. Avec un grand I.

Hubert Prolongeau, Télérama

Alice Ferney redonne ses lettres de noblesse au charme discret de la bourgeoisie. Ce qui passionne dans la démarche d’Alice Ferney est qu’elle raconte leurs engagements, et parfois leurs dévastations, non pas à la lumière de l’histoire qu’on connaît aujourd’hui, mais à l‘aune de leur époque, d’un présent souvent illisible et complexe pour ceux qui le vivent. Ainsi, elle ne les disculpe ni ne les juge, elle les donne à comprendre.

Olivia de Lamberterie, ELLE

La thèse de Bourdieu et des "héritiers" court en filigrane derrière la narration mais ne prend jamais le pas sur l’ampleur romanesque tant l’ambition et l’imagination d’Alice Ferney sont immenses.

Brigit Bontour, Salon Littéraire

Dans ce roman virtuose d’ampleur symphonique qui chemine entre passé et présent selon les logiques combinées de la chronologie et des rapprochements opérés par la mémoire, une narratrice évoque leurs douze destinées, depuis 1919 jusqu’en ce début de XXIème siècle.

Jean-Claude Lebrun, L’Humanité

Une fresque qui brasse avec élégance les petites histoires et la grande Histoire.

Voici

L'historienne et la romancière mêlées livrent une fresque d‘une intelligence et d'une beauté accomplies pour nous parler d'un pays le nôtre, l’une des prouesses de cette rentrée.

Isabelle Potel, Madame Figaro

Les Bourgeois ne doit pas seulement se lire comme l'histoire sur un siècle et demi d'une famille qui porte ce patronyme, aussi amusante, enlevée, tragique qu'elle puisse être, car l'auteur excelle dans l'art de conter. Son livre, c'est aussi un discours de la méthode romanesque, une démonstration brillante que, sans l'apport du lecteur, il n'est pas de réussite littéraire.

Olivier Barrot, Pleine Vie

Avec beaucoup de finesse et un réel talent de conteuse, Alice Ferney décrit un milieu pétri de devoirs et de privilèges, et revisite à travers ces personnages, les grandes ou déshonorantes heures de notre passé. C'est tout un siècle français qui se déploie ainsi sous nos yeux et l'on s'attache dès les premières pages aux membres de cette famille, avec leurs qualités et malgré leurs défauts. Dernier atout et non des moindres, ce roman vertigineux et passionnant est remarquablement construit et écrit.

Anne Michelet, Version Fémina