À l’été 1978, un adolescent de la classe moyenne en délicatesse avec son milieu croise la route du charismatique Zarco et de son amie Tere et devient un habitué de leur qg, un bar interlope dans un quartier malfamé de Gérone. Bientôt ils l’entraînent de l’autre côté de la “frontière”, au pays de ceux qui ne sont pas bien nés, l’initiant au frisson des braquages et au plaisir des tripots. Le garçon navigue entre les deux rives pendant tout l’été, irrésistiblement attiré par les lois de cette jungle dont il préfère continuer d’ignorer les codes, jusqu’au coup qui tourne mal.
Vingt ans plus tard, avocat établi, il assure la défense de son ancien camarade multirécidiviste et doit plaider. Pour le symbole vivant d’une rébellion salutaire, la victime expiatoire d’un système frelaté, ou les zones d’ombre de sa propre jeunesse ? Un écrivain, chargé de raconter l’histoire, recueille au cours d’entretiens divers les souvenirs et impressions des protagonistes. Lui-même cherche la vérité inattendue et universelle du romancier : l’ambiguïté.
C’est dans cette ambiguïté qu’excelle Javier Cercas, qui démystifie ici le romantisme de la délinquance comme celui de la rédemption, la démocratie espagnole et son miroir aux alouettes, les tourments qui toujours gouvernent l’exercice de la liberté.
janvier, 2014
14.50 x 24.00 cm
352 pages
ISBN : 978-2-330-02710-0
Prix indicatif : 23.00€
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Cercas vient d'écrire avec ces Lois de la frontière, ample chant endeuillé sur les ambiguïtés du charisme, son Gatsby.
Ils sont trois adolescents , deux garçons et une fille, au cœur névralgique de ce beau roman grave et profondément humaniste auquel javier cercas (Les soldats de Salamine, Anatomie d'un instant…) a su donner l'ampleur temporelle qu'il convient pour offrir à chacun un authentique et prenant destin.
C'est sans effet , mais en lui conférant une grande intensité, que Javier Cercas déploie ainsi son intrigue – et développe la méditation sur la destinée humaine qui la sous-tend.
À sa façon subtile et profonde, Javier cercas, l'auteur des Soldats de Salamine et d'Anatomie d'un instant ausculte l'ambivalence de la nature humaine, la fragilité des destins, ce qui peut placer deux êtres "très près et très loin de l'un de l'autre, séparés par un abîme"
Construit comme une enquête évoquant M. Arkadin d'Orson Welles, Les lois de la frontière est aussi un portrait en creux de l'Espagne contemporaine…
(…) Pour autant, Javier Cercas ne cède jamais aux lourdeurs du roman à thèse. Sa matière et son inspiration se trouvent dans les incertitudes, les ombres, les questions sans réponses. Que faire face "à une vérité impossible à dire par la seule vérité" ?
Un roman passionnément perturbant, tant on marche sur des œufs en ne sachant pas ce qu'on découvrira au fil des pages. Cercas y questionne la vérité intérieure, celle qui demeure immuable et celle qui fluctue avec la vie.
Javier Cercas tisse le portrait d'une génération en perdition, écrit l'histoire d'une rédemption ratée, imprégnant au récit un rythme haletant, hypnotique…
Cercas dispose une à une les pièces de cet immense puzzle, distille une tension parfois insupportable, redonne au roman noir toute sa profondeur, son ambiguité, ses lettres de noblesse… C'est vertigineux.
Un roman bouillonnant, inspiré et haletant.
Ce roman noir existentiel est aussi une vaste histoire d'amour et un jeu de billard à trois bandes. Rien n'y est jamais tenu pour acquis, ni la jeunesse, ni les sentiments, ni même d'avoir vraiment vécu la vie qu'on a vécue..
Cercas vient d'écrire avec "ces lois de la frontière" ample chant endeuillé sur les ambiguités du charisme, son "Gatsby". Pas plus que son lointain modèle de Long Island, "Zarco le magnifique" ne sera oublié.
Parce que les vérités peuvent être multiples, la liberté un simple mythe, l'amitié un malentendu dans un pays qui cherche encore ses marques et gomme, par son urbanisme, les stigmetes d'un passé précaire, Les Lois de la frontière s'impose comme un roman intense et essentiel pour comprendre l'Espagne d'aujourd'hui.
Un roman d'apprentissage cruel et tendre par un des meilleurs écrivains espagnols du moment.
Ce récit toujours très tenu et loin de tout poncif démagogique a aussi le charme d'un roman d'apprentissage cruel et tendre.
L'ambiguité : une ambivalence redoutable par laquelle Javier Cercas démystifie le romantisme de la délinquance et de sa soif de liberté, la démocratie espagnole et son miroir aux alouettes, les affres de l'adolescence.