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Le Mobile



Quand il n’officie pas dans le modeste cabinet juridique qui l’emploie, Álvaro pense à Flaubert. Comme lui, il veut écrire un grand roman. Son idée – simple et efficace – consiste à produire une nouvelle variation sur le couple et ses avatars : l’amour, l’argent, le crime. Le plan est précis, la routine efficace ; il ne manque plus que la réalité lui fournisse l’essentiel : le «matériau», la vérité de son histoire. C’est ainsi qu’avec une méticulosité aussi attentive que soudaine, Álvaro jette son dévolu sur ses voisins et, ne reculant devant aucun sacrifice pour approfondir son «sujet», en vient à prendre d’assaut la truculente concierge. Dans une mécanique parfaite, se met en place l’intraitable jeu de la fiction et du hasard.

Sur le modèle classique du marionnettiste manipulé, Javier Cercas excelle à organiser vertige et dérapage, et à faire plier le réel de sa fiction. Le lecteur trouvera, dans cet irrésistible roman de jeunesse, la manière et les obsessions qui ont fait le succès de l’auteur ainsi qu’une bien belle définition de la vocation.

novembre, 2016
10.00 x 19.00 cm
96 pages

Aleksandar GRUJICIC
Elisabeth BEYER

ISBN : 978-2-330-06896-7
Prix indicatif : 13.80€



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Avec un essai où il interroge l'enjeu du roman et un court texte écrit à 25 ans, Javier Cercas s'impose définitivement comme l'un des maîtres contemporains des lettres espagnoles.

Yann Perreau, Les Inrockuptibles

Ses livres paient leur dette au roman, au scénario, à l'enquête historique, au reportage, à l'essai à l’éditorial politique, aux vies parallèles. Tous les genres s y fondent remarquablement, au service d'une vérité compliquée, vue à travers un évènement primaire. L'Histoire y est un chaos dans lequel la littérature a vocation à mettre un semblant d'ordre en lui donnant une forme. Au moment où paraît en français son premier livre, Le Mobile, un recueil d'essais révèle la théorie qu'il a échafaudée autour de sa manière. Le Point aveugle Tout est dans le titre, (…).

Pierre Assouline, Le Magazine Littéraire

(…) l'on doit admettre que la mécanique narrative implacable, développée par la suite dans Les Soldats ae Salamine (2002) ou Les Lois de la frontière (2014), est déjà là.

 Avec ce diptyque composé d'un essai sur les enjeux du roman («Le Point aveugle») et d'un récit de jeunesse («Le Mobile»), Javier Cercas signe, en fait, son art poétique.

Corina Ciocarlie, Le Jeudi

A travers cette mise en abyme borgesienne, l’auteur rappelle cette verité sur le roman : le sujet (le mobile?) n'est qu’un prétexte

Baptiste Liger, L’Express

L'excellent romancier des « Soldats de Salamine » et de « l'Imposteur » multiplie les chaussetrapes dans ce conte vertigineux, où bien malin sera celui qui pourra identifier la ligne de partage entre fiction 

et réalité. »

Placée au début sous l'autorité de Flaubert et de son génie étincelant et sarcastique, la fable de Cercas (…) finit par demander l'asile littéraire chez Dostoïevski. Car l'art d'écrire n'est pas seulement, pour Cercas, un exercice formel. C'est bien l'examen approfondi et patient des différentes strates de noirceur qui font de la réalité ce millefeuille tant apprécié des romanciers.

Didier Jacob, L’Obs

Le Mobile porte en germe toutes les caractéristiques de l'oeuvre à venir de Cercas : goût pour la mise en abyme, interrogation constante sur les liens entre fiction et réalité, filiation revendiquée à l'égard de Borges, art d'une narration factuelle…

Un jeu romanesque doublé d'un conte moral où le gagnant n'est pas celui qu’on croît.

Ariane Singe, Transfuge