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L'ardeur des pierres


Une femme a le projet d’un voyage au Japon. Lors d’une conversation, l’un de ses collègues porte sur cette décision un regard négatif. Selon lui, Sidonie sera là-bas singulièrement trop étrangère.
Quelque temps plus tard, à Kyoto, l’hiver est arrivé. Seul en pleine nature, un homme cherche quelque chose sous la neige. Avec difficulté, il dégage une pierre, en déniche une seconde, les cache l’une et l’autre à l’arrière de sa camionnette. Cette expédition semble suspecte : ces pierres sont des «kamo-ishi».
Prudemment Kanto regagne la ville, craignant d’être vu comme lorsqu’il s’était introduit dans une maison pour contempler, fasciné, la photographie d’une oeuvre d’Isamu Noguchi.
Kanto est jardinier, il compose des paysages dans la pure tradition japonaise. Qu’il puisse s’approprier des «kamo-ishi» est inimaginable.
Au-dessus de chez lui vit un homme de son âge. Kanto ne l’apprécie pas. Mais, entre ces deux solitaires, un double lien s’immisce soudain : le charme d’une femme à l’inédite apparence et la figure tutélaire d’Isamu Noguchi.
Entre l’incarnation du désir et celle de la création artistique, dans ce pays aux jardins immobiles, s’annoncent d’étranges métamorphoses… Roman de l’apprivoisement de l’autre – mais aussi de soi – dans la fréquentation permanente du sacrilège, «L’ardeur des pierres» distille et impose un charme progressivement dévorant, tout en humour discret et subtil envoûtement.


« CE LIVRE VOUS PARLERA DE CES PIERRES INCONNUES qui trônent au milieu des jardins japonais et sur le bord des routes, des pierres qui pourraient si l’on savait longtemps les regarder, nous servir d’indices éternels.
Il vous parlera de tout ce que contient en espoirs et en pertes la première venue d’entre elles.
Il vous parlera de la pierre, telle qu’elle fut aimée et façonnée par un artiste qui consacra sa vie à lui donner d’innommables formes. L’histoire est celle de Kanto Akinari et Yone Noguchi, deux solitaires qui vivent l’un en dessous de l’autre dans un immeuble étroit non loin du centre de Kyoto.
Kanto est jardinier, sans trop savoir pourquoi. Yone est rédacteur pour un jeu télévisé populaire. Fils de l’illustre sculpteur Isamu Noguchi, il croit avoir enfin trouvé le moyen d’exister en se lançant sur la piste d’un meurtrier. Tous deux font semblant de s’éviter même si leur résistance aux oppressions familiales pourrait leur donner prétexte à amitié.
Lorsque surgit dans le quartier de ces deux atypiques l’intrigante Sidonie Descoines, l’étrangère prend d’assaut leur imaginaire. Dès lors, leurs rêves et lubies se mettent à ressembler d’un peu trop près à la réalité…
Kyoto, elle, n’est pas un rêve ; la ville détient toutefois ce qu’il faut de mystère et d’instabilité pour donner à cette histoire sa meilleure matière.
À la frontière de l’immobile se déroule L’ardeur des pierres, là où débutent toutes les envies, tous les mouvements. »

Céline Curiol

août, 2012
11.50 x 21.70 cm
208 pages


ISBN : 978-2-330-00983-0
Prix indicatif : 19.00€



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Ce voyage du côté de l'esprit nippon, où planent les fantômes du sculpteur Isamu Noguchi et de la chanteuse Nina Simone, confère à son récit une beauté singulière et mystérieuse proche de l'esthétisme poétique de Kawabata.

François Lestavel, Paris Match

Dans ce roman fragmenté, les vies, les mentalités, les cultures se croisent, se superposent et s’interrogent doucement. L’Orient secret frôle l’Occident plus exubérant, l’inconnu excite l’imaginaire, le père, en s’effaçant, transmet un héritage, la pierre brute nargue la pierre sculptée…

Yolande Bastian, Bibliothèque de Sarrebourg, Page des libraires

Un style tout en effleurement. Le roman avance masqué, avant d’exploser sur quelques pages dans des flashs qui évoquent le cinéma d’Imamura.

E. Ducros, Technikart

Derrière ce titre mystérieux se cache un très beau roman. Céline Curiol dévoile un Japon loin des clichés sur lequel plane l’ombre du sculpteur Noguchi et du meurtrier Ichihashi. (…)

Une prose élégante pour un récit tout en retenue dont on ne mesure la force qu’une fois achevé.

Xavier Thomann, Le Nouvel Observateur

Après Permission et Exil intermédiaire, Céline Curiol, vagabonde des lettres, apporte elle aussi une nouvelle pierre ardente à son œuvre : on y retrouve ce raffinement d’écriture sans maniérisme, cette brume tendre dont elle entoure ses personnages, cette ironie ailée comme on en trouve au détour des contes philosophiques. Un conte qui parlerait de l’art, de l’amour, de la faute… De la vie.

Emmanuelle Giuliani, La Croix