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L'Ange Esmeralda


On rencontrera, dans les textes qui composent ce recueil, des hommes méditatifs pistant, presque malgré eux, des femmes incompréhensibles («Baader-Meinhof, La Famélique»), un mari fidèle qui, bloqué sur une île caribéenne par un avion qui n’arrive pas, finit par tuer le temps en séduisant une passagère comme lui en stand-by («Création»), une jeune femme tétanisée par les répliques annoncées d’un tremblement de terre en Grèce («L’Acrobate d’ivoire») ou un banal joggeur dont l’enlèvement d’un enfant sous les yeux de sa mère vient perturber l’immuable parcours («Le Coureur»). Ailleurs, dans «Le Marteau et la Faucille», la crise des subprimes et ses conséquences sur le marché mondial se voient, dans le cadre d’un très surprenant programme pédagogique, déclinées à la télévision par deux fillettes devant un parterre médusé de détenus aux allures de Madoff.

Qu’il lance ses personnages en orbite autour de la Terre (ainsi des astronautes de «Moments humains dans la Troisième Guerre mondiale»), les fasse évoluer dans les quartiers déshérités de New York («L’Ange Esmeralda»), ou retourne contre eux les divertissements inoffensifs auxquels ils croyaient se livrer («Dostoïevski à minuit»), Don DeLillo, de dialogues elliptiques et cryptés en rencontres décalées, met en scène des individus victimes de silencieuses catastrophes où s’abîme l’inquiète charade de leurs existences.

Avec ces nouvelles écrites entre 1979 et 2011, Don DeLillo propose une variation aussi magistrale que singulière sur l’intranquillité à l’oeuvre chez l’homme contemporain tentant de s’adapter, à travers une paranoïaque recherche de sens, au sentiment d’insécurité qui gouverne sa vie aussi fragile qu’illisible.

février, 2013
11.50 x 21.70 cm
256 pages

Marianne VÉRON

ISBN : 978-2-330-01424-7
Prix indicatif : 21.80€



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Quand Don DeLillo donne des nouvelles, on plonge dans le monde (…).

DeLillo est intense, oraculaire, dans l'acoustique, la sismographie des perceptions.

Sur fond de violences, de solitudes chroniques, de foules paniquées, dans les effluves de mélancolie, d'ironie et de mysticisme, il interroge le fond de l'œil. (…) C'est la littérature même.

Jean-Marc Parisis, Le Figaro Magazine

Le monde ultra-contemporain de DeLillo est un monde archaïque : confronté à sa propre vacuité, il retrouve ce qu’il y a de plus ancien. Le sacré.

Damien Aubel, Transfuge

Un livre peut être conçu comme une installation d’art : il s’agit de juxtaposer des pans de récit, de signes ou de perceptions, de les laisser se refléter l’un dans l’autre.

Hervé Aubron, Le Magazine littéraire

Ces pages comptent parmi les plus émouvantes qu’ait signées DeLillo. (…) Cet éternel censeur de l’Amérique [est] l’un de ses plus notoires enchanteurs littéraires.

Bruno Juffin, Les Inrockuptibles

A sa manière, l'auteur d'Outremonde et des Noms montre toujours l'envers du paradis (et même de l'enfer).

Mathieu Lindon, Libération

Il n'est pas interdit de lire ces nouvelles comme une sorte de commentaire audio des romans signés Don DeLillo.

La peur est l'invitée perpetuelle de Don DeLillo. (…) Un parfum de catastrophe monte aux narines. C'est l'odeur de notre monde. Elle grise comme un cauchemar dont on se réveillerait trop tard.

Eric Neuhoff, Le Figaro Magazine

DeLillo, mode d'emploi.

Un utile vade-mecum pour les lecteurs du mystérieux New-Yorkais.

Alexis Liebaert, Marianne

Des mots pour faire vivre des images et des émotions, c'est bien l'art d'un écrivain. Et DeLillo n'a pas son pareil pour saisir l'air du temps.

Alain Lorfèvre, La Libre Belgique

Virtuosité d'un grand auteur : Don DeLillo instille le malaise en quelques lignes et creuse de souterraines correspondances entre ses récits, qui révèlent d'inquiétants effets de miroir.

Fort et troublant.

Marie Chaudey, La vie

Une réussite.

Nelly Kaprièlian, Vogue

(…) une remarquable cohérence émane de ces histoires sombres et oppressantes.

Dans le marasme d'une pré-apocalypse imminente perdure une énergie irresistible.

Cécile Lecoultre, 24 Heures

(…) le meilleur de l'inspiration de l'écrivain.

L'Ange Esmeralda, loin d'être uniquement rétrospectif, annonce une œuvre à nouveau en devenir.

Jean-Maurice de Montrémy, Journal du Dimanche

Murakami, de son propre aveu très influencé par cet écrivain américain du chaos urbain, s'intéresse aux oreilles de ses héroïnes. La main reste l'organe de prédilection de Don DeLillo. Celle qui écrit, celle qui s'agite pour enfiler un manteau, celle qui se tend en étoile pour jeter du pain dans un lac. Signe amical ou signe de désespoir.

Marine Landrot, Télérama

Modèle de concision et de style, l'ensemble (d'une stupéfiante cohérence) n'a rien d'artificiel, prolongeant une réflexion sur la désolation affective et la fragilité de l'être.

Marc Bertin, Sud Ouest

Beau, crucial et insidieux.

Julien Burri, L'Hebdo