C'est en songeant au célèbre tableau de Paolo Uccello, La Bataille de San Romano, que Frédéric Jacques Temple a imaginé de peindre les terribles combats par lesquels, en 1944, cinq siècles après l'affrontement des Siennois et des Florentins, au même endroit, prit fin la campagne d'Italie. Et c'est bien en peintre qu'il compose ce récit d'une épopée méconnue, rapidement éclipsée de nos mémoires par les grandes heures de la Libération. Rendant justice à l'héroïsme de ces bataillons d'Afrique pour la plupart composés d'étrangers, le romancier nous fait vivre, en compagnie de quelques sans-grade, des épisodes d'une grande violence dont il parvient à saisir avec une connivence parfaite le côté humain, le "plan rapproché". Puis soudain, c'est à un véritable "panoramique" que donne forme cette succession de séquences courtes scandées par des lettres, des "faits divers", ou de brèves et combien glaciales notes de renseignements militaires…
Sic transit gloria mundi : l'illustre Torre di San Romano, démantelée puis reconstruite au quattrocento, fut donc à nouveau détruite — autres temps, mêmes mœurs — par les tanks américains et les Panther allemands. Les années ont passé, peu à peu les survivants rejoignent ceux qui sont morts au combat. L'oubli fait son chemin. Mais le roman veille.
mars, 1996
11.50 x 21.70 cm
128 pages
ISBN : 978-2-7427-0680-8
Prix indicatif : 13.20€
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Rares sont les livres d'une telle qualité d'écriture dans la production actuelle. Frédéric Jacques Temple nous offre avec La Route de San Romano, une œuvre grave qui nous conte les tribulations d'un régiment de la 1ere Armée française dans les combats qui vont le conduire du Monte Cassino à Rome.
L'œuvre d'art se construit à partir d'éléments simples, humbles, au ras des existences individuelles, de la crudité sordide de la mort organisée: Frédéric Jacques Temple compose, magistralement, un superbe chant de deuil.