Un soir d'automne, Hélène se rend dans une petite station balnéaire de Gironde au volant de la voiture qu'elle a louée à Paris, décidée cette fois-ci à mettre enfin en vente sa vieille villa isolée sur la dune, achetée dix ans plus tôt à une institutrice depuis lors décédée. En se délestant de ce bien dont elle ne tire que tracas et tourments, Hélène pense évacuer les fantômes qui parasitent son existence de femme active, célibataire, nullipare, et satisfaite de l'être, ainsi qu'elle se le proclame.
Or, dès le premier soir, la maison se révèle squattée par un jeune photographe nippo-canadien dont la compagnie va bousculer ses plans. De même, l'arrivée inopinée de Bambi, sa filleule chérie, en proie à de sérieux soucis personnels, et la rencontre d'inconnus du voisinage dérèglent le programme initial comme si conjonctions cosmiques et fureurs atlantiques interféraient autant que les événements prosaïques pour que s'opère la métamorphose dont chaque personnage semble devoir faire l'expérience.
Entre apprivoisement du présent et revisitation du passé, relations neuves et effractions intimes, remuements géologiques, climatiques et historiques, entre plages jalonnées de blockhaus, chemins forestiers parcourus par des nuits sans lune, tempête centennale, crimes anciens surgissant d'un tableau et voix perdues, entre érosion des côtes océanes et de toutes les certitudes, Hélène s'effondre comme pour mieux se relever, s'ouvrir aux initiations qui l'attendent et vivre la mue libératrice et amoureuse à laquelle elle ignorait si ardemment aspirer.
février, 2020
14.50 x 24.00 cm
320 pages
ISBN : 978-2-330-13117-3
Prix indicatif : 21.50€
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Dans cette Nuit atlantique, l’écrivaine déploie ses obsessions : la dialectique du singulier et du même (genèse et gémellité), de l’apparition et de la disparition (la photo qui révèle l’absent), le cycle (la Nature, la vie, la mort). Mais l’éternel retour n’est pas la mortifère répétition. On a ici affaire à un vivace motif dans le tapis, avec la verve et l’imaginaire d’Anne-Marie Garat c’est un tapis volant.
On ne se risque pas trop en pariant que nombre de lecteurs de la Bordelaise Anne-Marie Garat attendent avec une secrète impatience ses romans. Parce qu’ils ont tous cette épaisseur quasi cosmogonique qui inclut, dans l’intrigue, l’histoire des paysages. Cette Nuit atlantique tout particulièrement, où la narratrice saisit peu à peu le sens de son attachement à un Médoc brut et odorant, entre mer, forêt et estuaire. Elle extirpe de ses émotions leur sens originel. Cela donne des pages éblouissantes, qui mériteraient le qualificatif de « paléo-poétiques ».
Portrait d’une femme en pleine mutation, ce roman exalte la beauté du hasard et des rencontres...
L'incertitude et les dangers de ce paysage incertain font remarquablement écho à ceux où se débat ce beau personnage de femme.
Sur cette côte atlantique balayée par les vents, des plages jonchées de blockhaus aux forêts de pins, Hélène, comme d’autres personnages, va affronter les fantômes du passé et entamer sa métamorphose.
Les rencontres fortuites font des récits hantés par les démons du passé et où les tempêtes de l’Océan bousculent les uns et les autres. Dans ce conte à lire au coin du feu, l’imagination fertile d’Anne-Marie Garat fait une nouvelle fois merveille.
Un roman mené tambour battant, plein d'humour et de fantaisie, qui a tout d'une balade sur la plage par grand vent et beau soleil ! Vivifiant.
Anne-Marie Garat nous enveloppe dans son récit comme dans une couverture de survie, (…). Plongez-vous dans les délices et les nuances de cette folle aventure pour laquelle l’auteure a déployé son talent de conteuse, nous réservant des surprises érotiques.
Sous les dehors d'un conte contemporain, aux faux airs de comédie sentimentale mâtinée de roman courtois, Anne-Marie Garat bouscule genres et personnages. Et orchestre dans une langue des plus réjouissantes ce récit de toutes les métamorphoses : celle d’une femme, et d’une écrivaine au faîte de son art.
Chaque page est une merveille de poésie appliquée à des choses quotidiennes comme à d’autres plus savantes, qui deviennent sous la plume de l'auteure des plongées stupéfiantes dans la complexité des sentiments et la beauté féroce d’un monde toujours plus mystérieux.
Une tempête se déchaîne, morceau de bravoure stylistique et déclencheur d’une rencontre amoureuse originale. Depuis bien longtemps un roman n’avait porté l’amour et le sexe à un tel point d’incandescence et de pudeur mêlées.
Sa sinuosité chirurgicale fait mouche. Anne-Marie Garat, c’est d’abord un style, soutenu par un regard non sans valeur morale. Il y a chez elle une profondeur guillerette, une nostalgie sautillante, une déréliction positive, un pessimisme insouciant. Elle a l’effondrement joyeux et la tragédie rigolarde. La catastrophe, sous sa plume, devient sinon délectable, du moins vivable.
S’engloutir dans ce roman d’Anne-Marie Garat s’avère une expérience qui éprouve et donc grandit. Nous y faisons le plein d’énergie constructrice pour exister
en toute lucidité, parmi ces temps qui aveuglent et annihilent.
La nuit atlantique est un grand texte qui vous emportera à coup sûr !
L’intensité d’écriture d’Anne-Marie Garat tient dans cette aptitude à faire corps avec son héroïne comme avec ces paysages atlantiques que l’écrivaine connaît par cœur, pour y avoir grandi. Elle découle de la confiance accordée à son lectorat, embarqué en même temps que chahuté par ce récit exigeant, jalonné par une foultitude de rebondissements et de détours inattendus, aimantés à leur tour par la villa et leurs occupants pour en éclairer les parts d’ombre mais aussi la chaleureuse lumière.
Il y a de la magie dans ce roman. Dans les phrases comme dans les rapports entre les personnages, dans le paysage comme dans la violence de la nature. On en sort comme si l’on avait été roulé dans l’océan. Brisé et neuf.
Si ce livre raconte comment se liquide un passé, il dit aussi comment on en renaît, autre, au seuil d’une histoire d’amour libératrice.