Sous-titre
Sur les traces d'Alphonse Dianou
En avril-mai 1988, l’affaire de la prise d’otages de la grotte d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, menée par un groupe d’indépendantistes s’est soldée par une intervention militaire et un bilan de vingt et un morts, dont dix-neuf Kanak. Parmi les victimes, Alphonse Dianou, vingt-huit ans, musicien, ancien séminariste se destinant à la prêtrise, admirateur de Gandhi et militant charismatique du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste).
Terroriste ou martyr ? Français ou “barbare” kanak ? Pacifiste ou assassin ? Chrétien ou communiste ? Le personnage – avec ses légendes contradictoires et paradoxales – a longtemps intrigué Joseph Andras, qui est parti en Kanaky sur les traces de cette figure des luttes anticolonialistes du xxe siècle.
Portrait d’un homme complexe et passionnant, ce livre est également journal de voyage dans un archipel méconnu et délaissé, récit de rencontres et d’échanges, reconstitution documentée d’un épisode sanglant de l’histoire récente, réflexion sur les vestiges de l’empire français. Le tout dans un style à la fois tranchant et lyrique, avec un engagement ardent, une curiosité patiente et attentive, qui sont la marque des écrits de Joseph Andras.
septembre, 2018
11.50 x 21.70 cm
304 pages
ISBN : 978-2-330-10931-8
Prix indicatif : 21.00€
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Journaliste, historien, poète aussi par moments, Joseph Andras est un peu tout cela à la fois pour tenter d'approcher au plus près l'histoire contradictoire d'un homme et se glisser dans la coulisse de ce que l'on finira par appeler pudiquement « les évènements.
Un roman touchant et engagé, qui est sans aucun doute l’un des romans importants de cette rentrée littéraire pour quiconque n’a pas peur de regarder l’Histoire de la France en face, ses gloires et ses errements, son passé douloureux et son présent sous tension. »
Dans Kanaky, le grand talent d'écriture d'Andras donne émotion et chair à tous ceux qui ont combattu pour l'indépendance, il y a trente ans. (...). On ne peut pas réécrire l'histoire, mais Andras, comme il l'a fait pour le cas de Fernand Iveton, la revisite en auteur engagé, redonnant leurs lettres de noblesse à ceux qui crurent aux grands soirs.
Joseph Andras part ainsi à la recherche de ce militant assassiné avec une question aussi simple que compliquée : comment en est-il arrive là, à Ouvéa, dans cette grotte, après une opération qui tourne mal, précipitant quatre premières victimes chez les gendarmes ? Comment comprendre la trajectoire cet homme, ancien séminariste, qui avait fait le choix de la non-violence ? Qui est-il au fond et quelle bascule a bien pu s'opérer ?
Le lecteur a beau en connaître l'issue épouvantable, il se prête à rêver d'une alternative. (...). L'enquête devient ainsi la longue et superbe épitaphe d'un militant de la Kanaky.
Chercher le point de bascule, quand la personne que l'on croyait connaître devient quelqu'un d'autre. Telle est l'obsession au coeur du récit tortueux de Joseph Andras.
Ancré dans le passé, Kanaky regarde aussi vers le référendum du 4 novembre. Darewa, le fils de Dianou, ira voter. Il déclare que « Kanaky » signifie « l'homme chez lui » - le Kanak comme le caldoche. Et que le combat doit continuer jusqu'à l'indépendance.
Au terme d'une longue enquête, l'écrivain Joseph Andras nous offre l'un de ces récits de non-fiction qui se lit comme un roman, nourri de multiples témoignages croisés recueillis en Nouvelle- Calédonie mais aussi de celui du capitaine du GIGN, Legorjus. (...) Loin de tout pathos, l'auteur revient sur les derniers moments de celui qui agonisa sans soins sur une civière : indiscutable martyr aux yeux du peuple kanak, dont le sacrifice conduisit aux accords de Matignon et au présent référendum sur l'indépendance.
Un livre à lire avant le référendum pour se remémorer l'histoire du moment et comprendre que la démarche indépendantiste a peu de chance d'aboutir tant la France cherche à conserver ses confettis coloniaux un peu partout.
Il entrelace reconstitution historique, conversations et observations quotidiennes sur l'île (...). Un livre passionnant.
A travers l'individu, le livre retrace une lutte indépendantiste mais collective et conte un destin rattrapé par son époque et par la politique.
Malgré son parti pris, c'est une puissante réflexion sur la barbarie et la civilisation. Son brillant propos ne peut qu'amener à se questionner.
Plus qu'un simple hommage à une identité culturelle, Kanaky raconte aussi « à travers la trajectoire d'un individu, une lutte collective aux racines fort anciennes », tout en cherchant - selon les mots de I’écrivain - à « resserrer ne serait-ce que d’un fil, les mémoires de nos deux terres, leur Kanaky blessée et ma France oublieuse. »
L’originalité du travail de Joseph Andras se perçoit dans la manière de raconter l’événement historique mais surtout, me semble-t-il, dans les 45 chapitres qui lentement, posément, au rythme des rencontres, des paroles qui s’énoncent ou se taisent, adoptent le temps kanak pour cerner au plus près le protagoniste choisi : (...).
Joseph Andras, (...), confirme son talent avec ce récit passionnant. (...), il restitue avec maestria sa trajectoire à travers la voix de ceux qui l'ont connu, et lève le voile sur ce massacre, parfois considéré comme un sujet tabou.
Portrait en compassion et en compréhension d'un homme complexe et fascinant ; journal de voyage dans les entrelacements terre-mer d'un archipel méconnu et délaissé ; récit de rencontres et d'échanges nourris ; reconstitution référencée d'un épisode sanglant sujet à de folles interprétations ; réflexion sur les vestiges coloniaux de l'empire français. Tout cela pour, écrit-il, « battre
en brèche la comédie de l'objectivité : la moindre des politesses ». »
Les plus audacieux qualificatifs seraient insuffisants pour traduire ce qui, dans ce texte, nous chavire, nous embarque, nous crucifie par sa quête « de la » vérité. Un livre éblouissant.
La démarche est classique, mais sa mise en œuvre l’est moins : plus à vif, plus écorchée que tant de récits fondés sur l’histoire qui a bon dos quand elle remplace le talent.
Mais Joseph Andras n’idéalise pas. Il rend hommage, à César ce qui est à César, conscient que le cœur d’Alphonse Dianou lui échappe. Il n’en fait pas une icône, ni même un damné. Kanaky n’est pas une « vie de saint ».
Depuis son premier roman, Joseph Andras tranche par ce type d’images qui arrêtent le regard, et hésitent entre le prosaïsme et la grâce, par une forme d’art naïf, tantôt lyrique, tantôt violent. Sa prose est rehaussée par ces nœuds, ces cailloux posés sur le chemin de la phrase, qui heurtent et obligent à une lecture plus attentive. Andras saisit par bouquets de mots, les siens ou ceux des autres, des bribes de vérité et de beauté.
Avec Kanaky, récit poétique et politique, sensible et incarné, Joseph Andras offre le Tombeau d’Alphonse Dianou (1959-1988), martyr de la grotte d’Ouvéa.
Toutefois, il est une réussite unique de Kanaky dans la polyphonie des témoignages affectifs ou politiques, ainsi que dans la vigueur de chapitres factuels acérés qui s’intercalent pour relater l’assaut d’Ouvéa en préparation. (...) Kanaky n’est pas précisément un reportage ni une enquête, mais une intrusion sensible, où tout se mélange et se rejoint
Portrait d’Alphonse Dianou. Kanaky est aussi un voyage dans la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui. Un grand livre.
« Resserrer, ne serait-ce que d’un fil, les mémoires de nos deux terres, leur Kanaky blessée et ma France oublieuse », écrit-il. Il y parvient magnifiquement.
À travers le portrait de ce jeune homme, terroriste pour les uns, martyr pour les autres, c'est l'histoire récente du Caillou qui est ici revisitée, et les enjeux de son avenir mis en perspective.
Joseph Andras est un redresseur de torts.
L’un des mérites de ce beau livre est de tenter de répondre à ces interrogations fondamentales sans jamais conclure, sans jamais, non plus, chercher d’explications définitives dans la psychologie individuelle, celle-là même que le pouvoir utilise d’ordinaire afin de disqualifier qui a l’outrecuidance de le contester. »
A travers la tentative de portrait de ce militant du siècle dernier, Joseph Andras parvient à rendre compte des luttes contrariées d’un peuple qui, encore aujourd’hui, aspire bien moins à l’exclusion de son « oppresseur » qu’à l’égalité.
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