L’histoire que voici se déroule au Japon à l’orée du xxe siècle. À quinze ans, Ichi est vendue au tenancier d’une maison close par ses parents – seule possibilité de survie pour cette famille de pêcheurs. Pas vraiment belle, sauvageonne, l’adolescente parle une langue insulaire proche du chant des oiseaux, mais elle est néanmoins placée dès son arrivée sous la tutelle de la courtisane la plus recherchée du quartier réservé. Devenue l’une de ses suivantes, Ichi reçoit de la part de cette dame des leçons d’élégance, de savoir-vivre, elle est initiée aux rites de la séduction, à ceux de la soumission. Et malgré la violence de leur condition, il se trouve néanmoins en ces lieux une chance inestimable pour les prostituées, une possibilité d’échappées qu’Ichi va saisir : la loi oblige les tenanciers de maison close à envoyer leurs filles de joie à l’école.
Assidue, Ichi apprend à lire, à compter, à écrire, elle peut ainsi consigner sa nostalgie, décrire ses peurs quotidiennes. Avec le temps et soutenue par une institutrice, elle prend conscience du pouvoir que lui procure le savoir et, comme d’autres autour d’elle, décide de se rebeller.
Un livre marquant, basé sur l’histoire des prostituées japonaises de l’ère Meiji. Un roman émouvant, porté par le personnage d’une adolescente habitée par les coutumes d’une île du Sud de l’archipel et qui va, contre toute attente, découvrir en ces lieux de tourmente l’existence du choix, celle de l’opposition. Car bien au-delà du contexte c’est de la condition féminine que nous entretient ici, comme dans toute son oeuvre, Kiyoko Murata.
avril, 2017
11.50 x 21.70 cm
272 pages
ISBN : 978-2-330-07568-2
Prix indicatif : 21.80€
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En dépit de leur beauté, les estampes japonaises offrent parfois une représentation figée et idéalisée de la réalité. Celle des prostituées japonaises n’a rien d’enviable, alors Kiyoko Murata leur redonne vie dans ce roman. Mais comment disposer de son destin en ce début du XXe siècle ?
Grande dame des lettres japonaises, Kiyoko Murata (son livre Le Chaudron fut adapté par Kurosawa sous le titre Rhapsodie en août) décrit avec délicatesse, dans un style épuré, le combat soyeux de ces femmes en kimono traitées comme du bétail humain.
Ce beau roman est basé sur l’histoire des prostituées japonaises de l’eire Meiji. Kiyoko Murata élude l’érotisme et se concentre sur l’intimité de cette communauté dont la délicatesse rappelle le film L’Apollonide de Bernard Bonello. Les conditions de travail sont rudes, certaines filles se jettent dans la rivière, d’autres doivent avorter. Mais malgré tout, dans ce cocon rassurant, une femme s’ouvre et s’éveille au monde. Un roman d’initiation très touchant qui exalte la féminité.
Un roman bouleversant sur la rébellion d’une ado rétive à la soumission.
À partir de véritables histoires, on suit l’émancipation de ces prisonnières d’alcôves. Belle écriture et passionnant.