Fuyuko a trente-quatre ans, correctrice elle travaille en free-lance pour l’édition, vit seule et ne s’imagine aucune relation affective. Elle ne se nourrit pas de ses lectures : elle décortique les mots, cherche la faute cachée, l’erreur embusquée. Elle n’écrit pas, ne connaît pas la musique, s’habille sans la moindre recherche.
Mais Fuyuko aime la lumière. Elle ne sort la nuit qu’au soir de ses anniversaires en hiver, seule, pour voir et pour compter les lumières dans ce froid qu’on peut presque entendre si l’on tend l’oreille, dans cet air sec et aride mais quelque part fertile.
Timide, introvertie, Fuyuko va néanmoins laisser entrer deux personnes aux abords de sa vie : Hijiri, son interlocutrice professionnelle, et M. Mitsutsuka, un professeur de physique qui lui offre un accès d’une autre dimension vers la lumière : le bleu a une longueur d’onde très courte, elle se diffuse facilement, c’est pourquoi le ciel apparaît si vaste.
Voyage au pays de l’apparente légèreté des femmes, de leurs peurs minuscules ou béantes, de leurs renoncements et de leurs excès, de leurs choix et de leurs libertés, ce livre est d’une gravité toute poétique et d’une modernité absolue. Il convoque et défie tous les a priori et vibre, riche et puissant, d’utopies scintillantes et de rêves oubliés.
mars, 2014
11.50 x 21.70 cm
288 pages
ISBN : 978-2-330-03022-3
Prix indicatif : 21.80€
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Figure montante de la scène arty japonaise Mieko Kawakami façonne une anti-comedie romantique décalée et poétique remplie de silence et d'hésitations burlesques.
C'est plus qu'un roman sur la condition féminine au Japon. Plus qu'un livre sur une fille timide se libérant peu à peu de ses propres inhibitions, osant avancer vers un homme qu'elle finit par aimer follement. C'est surtout un livre qui, sobre, ne vous en collera pas pour autant les larmes aux yeux.
Point d'évènements spectaculaires dans ce roman. Et, pourtant, la densité romanesque de l'ensemble est remarquable, les fils nombreux et harmonieusement tressés, la vivacité des dialogues, saisissante – qu'ils se caractérisent par leur humour ou par les sentiments subtils qu'ils laissent affleurer – et les scènes, agréablement visuelles. C'est tout un Japon contemporain et méconnu qui se dessine sous nos yeux.
Admirablement traduit, dans une langue très rythmée préservant les non-dits –comiques, romantiques ou introspectifs- des discours de chacun des personnages, De toutes les nuits, les amants est aussi envoûtant que le laisse attendre son titre mystérieux et suggestif.