Dans ce conte envoûtant qui prend pour décor la Nouvelle-Angleterre coloniale, une puritaine bien sous tous rapports disparaît. À moins qu’elle n’ait fui ou abandonné sa famille. À moins qu’elle n’ait été kidnappée puis relâchée dans les profondeurs des forêts du Nord. Seule et sans doute égarée, elle rencontre une autre femme. Alors tout change.
Au fil d’un voyage qui la mènera dans les bois sombres abritant des loups à la figure quasi humaine, au fond d’un puits tout humide des hurlements des hommes, et sur un bateau magique fait d’ossements, notre héroïne s’apercevra que le mal qu’elle fuit est en elle depuis le commencement.
C’est l’histoire d’un ensorcellement, d’une trahison, d’une chasseresse et de sa proie, de dévorations mutuelles, l’histoire de femmes en colère s’émancipant des contraintes quel que soit le prix à payer, quitte à commettre l’indéfendable.
mars, 2022
11.50 x 21.70 cm
224 pages
ISBN : 978-2-330-15541-4
Prix indicatif : 22.00€
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Le nouveau roman de l'Américain Laird Hunt, est un conte de fées pour adultes : une énigme à rendre dingue, un puzzle auquel il manque des pièces, ou peut-être pas… Il est question d’hommes abusifs, il est question de plumes, d’écorces, de masques et de cordons rouges, de sorcières évidemment, de silences à faire exploser les oreilles, de jeux grandioses dans la forêt. C’est Alice au pays des horreurs nécessaires, l’Amérique accouchant d’elle-même – non sans regrets, non sans douleurs.
D’abord à l’image d’un conte des frères Grimm, l’histoire devient celle d’une chasseresse et de sa proie, celle de leurs dévorations mutuelles, une histoire de femmes en colère qui s'émancipent de toute contrainte, qu'importe le prix à payer. Une histoire de rancœur, de mal, de haine et de rédemption.
Victime du même sortilège que l’héroïne, on retient les pages de ce livre pour ne pas terminer trop vite. Une splendeur.
Et si l’archaïsme était ce qu’il y a de plus moderne ? Si le conte était l’avenir du roman ? On serait tenté de le croire avec le nouveau et magistral Laird Hunt…
Le tressage de l’historique à l’imaginaire et du collectif à l’intime produit dans ce roman une langue inouïe, émaillée d’archaïsmes empruntés à l’anglais américain du XVIIe siècle et d’images poétiques toutes personnelles, notamment riches en termes relatifs à la flore.
Dans la maison au cœur de la forêt profonde apporte une touche finale au portrait sombre que l'écrivain Laird Hunt dresse de l'Amérique. [...] Laird Hunt s'approprie les ressorts et motifs du conte horrifique, distillant de façon subtile l'angoisse et le malaise. On ressort du roman quelque peu déstabilisé, convaincu du potentiel transgressif des contes, mais aussi envoûté par l'interprétation glaçante et mémorable que nous en livre l'auteur. Bref, une lecture vivement recommandée.
Ce récit étrange qui oscille en permanence sur la crête du fantastique, de l'onirique, de la psychanalyse, brouille l'espace, le temps, les identités. Le visible devient visions informes, insensées, terrifiantes puisque la vérité a une multitude de tiroirs et de rayons. On pense un peu à Aloysius Bertrand.
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