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Utérotopie



La confiance s’installe et les défis reprennent : donner le change, compter les calories, en avaler le minimum, boire de l’eau, tricher, tout faire pour sortir de là sans se trahir, notre corps nous appartient, putain. Nous minaudons avec les médecins mais insultons les infirmières, nous hissons à hauteur du pouvoir pour réapprendre à marcher sur les autres, à mépriser les laquais et à ne compter que sur soi. Demain, nous aurons gagné le droit d’appeler nos parents. Nous pourrons redevenir ce que nous sommes : des reines.
Enfin.


Rentrée d'hiver 2023

« L’ADOLESCENT SOLITAIRE enfermé chez lui, refusant le monde et les autres, a une histoire plutôt masculine : on l’appelait hikikomori au Japon dans les années 1990, on le nomme geek aux États-Unis depuis le début des années 2000. Utérotopie tente de donner un visage féminin et collectif à cette figure de l’auto -confiné rebelle : un duo de cousines d’apparence rangées et bonnes élèves mais cultivant à l’insu de leurs parents des pratiques anorexiques sévères. 

Cette inversion de genre n’est pas anodine : le domicile est traditionnellement associé, pour les femmes, à la domesticité. L’investir comme un lieu de contestation et de réappropriation de son identité sera nécessairement violent. Qui plus est quand c’est le corps qu’il s’agira pour elles d’utiliser, depuis le cœur de leur foyer, comme objet d’affirmation, quitte à confondre vie privée et privatisation de soi.

D’où un texte résolument noir et un univers volontiers dystopique. La médecine y est devenue prédictive, les données biologiques de chacun sont ouvertement partagées, on mène des politiques de prévention de la biodéviance à l’endroit d’enfants conçus par utérus artificiel. Point de réalisme ici, l’exagération est partout : dans le délire de toute-puissance des adolescentes, dans les technologies de contrôle employées par les services sociaux, dans le ridicule des personnages incarnant les autorités de l’hygiène et de l’éducation, dans le portrait d’une bourgeoisie sans affects accrochée à un rêve de famille coupée du monde social, insularisée chez elle.”

E.

janvier, 2023
10.00 x 19.00 cm
112 pages


ISBN : 978-2-330-17386-9
Prix indicatif : 14.90€



Où trouver ce livre ?
Ce livre existe également en version numérique

À travers deux jeunes héroïnes anorexiques et regimbant devant les normes, Espedite nous entraîne dans un conte philosophique aux accents de dystopie.

Sean James Rose, LIVRES HEBDO MAGAZINE

Il y a un humour dans cette ultra violence puisque Espedite s’amuse à faire dépasser les bornes à ses deux droguées, c’est-à-dire, plus exactement, à décrire avec précision ce qui devrait leur échapper dans l’expression de leur haine.

Mathieu Lindon, LIBÉRATION

Espedite mélange deux univers dans ce court roman, une dystopie sur la vigilance hygiéniste et le contrôle social de la santé et une fable sur le repli sur soi de deux adolescentes, versions féminines des hikikomori, ces jeunes Japonais en rupture avec le monde, reclus dans leur foyer. Quelque part entre Joyce Carol Oates, Black Mirror et Foucault, avec une pointe de grotesque froid.

Bernard Quiriny, L'INCORRECT

Espedite n’hésite pas à exagérer le trait et frôle la dystopie.

Martine Freneuil, LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN

Un objet littéraire profondément singulier, à ce titre fascinant – même s’il inspire un premier mouvement de recul, et n’offre guère d’espoir –, un météore lancé dans le ciel sombre de notre temps.

Robert Colonna d’Istria, CORSE-MATIN

La langue est crue, brute et les mots frappent toujours plus fort pour ce texte difficile mais nécessaire qui n’est pas sans résonner avec notre époque.

PAGE DES LIBRAIRES

Dans un récit ramassé, le Corse Espedite observe à la loupe deux cousines à la dérive, […]. Mais celles qui avancent dans la vie avec « une haine de pirates », regardant du haut de leurs talons aiguilles « les gueux condamnés à la docilité » vont finir par « n’être plus rien, juste des petites filles faibles, capricieuses et malades ».

L'ALSACE

Certains passages sont racontés par un narrateur omniscient à la langue riche, soutenue, parfois précieuse sans un mot de trop. Une sorte de Huysmans moderne.

Denis Cosnard, LE MONDE DES LIVRES

Avec un phrasé court, noir, cru et poétique à la fois, l’auteur Espedite nous emmène, avec Utérotopie, dans une forme de dystopie qui peut sembler malgré tout bien proche de la réalité. […] Espedite nous offre ici un ovni littéraire à découvrir ! 

MIDI LIBRE

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