Dotant un professeur de philo d’un stoïcisme féroce et joyeux, Fernando Aramburu donne à voir les vicissitudes d’un homme, apparemment sans qualités, qui entend mettre un terme à cette comédie tragique qu’est la vie. Pendant 365 jours, il consigne invariablement et sans filtre aucun les faits saillants de son existence : les rêves débridés et les petites misères d’un homme un peu dépassé par la marche du monde mais à la mauvaise foi inébranlable !
janvier, 2023
14.50 x 24.00 cm
624 pages
ISBN : 978-2-330-17378-4
Prix indicatif : 26.00€
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Le retour de Fernando Aramburu est magistral. Comme avec Patria, il confère à son œuvre un supplément d’âme. Miroir cruel de nos peines contemporaines, Oiseaux de passage n’est pas qu’un événement littéraire, c’est un phénomène philosophique et social, qui bouscule tous nos repères.
Savoureuse évocation d’une époque triste, ce livre n’a rien d’édifiant ou de moralisateur. Il n’y est question ni de rédemption ni d’un soudain retour de flamme à l’égard de l’existence. Jusqu’à la pirouette finale, il se contente de dépeindre de façon désopilante une amitié inattendue entre Toni, Agueda et Patarsouille : trois quinquagénaires, fatigués ou abîmés, que les circonstances ont privé d’éclat comme de bonheur, et qui tentent de faire face ensemble à leurs insatisfactions. La plume goguenarde d’Aramburu en fait d’irrésistibles antihéros, de la trempe de ces personnages secondaires qu’on remarque au détour d’une page, et qui, à force d’être en marge de tout, finissent par prendre toute la lumière.
Avec cet ample et ambitieux requiem tordu qu’est Oiseaux de passage, il relève brillamment le gant. Ce chant-là n’est pas de désespoir, mais d’amour, de croyance malgré tout à la persistance.
Dans un grand éclat de rire. Il y a du Emmanuel Bove dans ce roman acide, comme un grand pied de nez à une époque dont le héros ne comprend plus les codes. Aramburu a merveilleusement réussi son pari. Il a écrit un roman méticuleux et flamboyant. Les grandes œuvres sont souvent pleines de paradoxes.
Difficile de ne pas sourire en lisant ces lignes fatalistes résumant une histoire faite de petits drames sans gravité qui prennent une dimension exacerbée quand on décide de les regarder sous un jour sombre.
II y a quelque chose d’un Houellebecq dans cette lamentation sur soi doublée d’un regard désabusé sur le monde.
Mélange savoureux de mauvaise foi et d’honnêteté paillarde, de scepticisme revigorant et de misanthropie impitoyable, d’humour et de tendresse, c’est peu dire que cette lecture emballe […]. Un remède au chaos de la vie et à sa finitude annoncée, quoi qu’en pense cet oiseau de passage et narrateur que l’on ne peut quitter – autant qu’il ne nous quitte – sans regret.
Avec son extraordinaire plume, Aramburu nous plonge dans l’univers de ce personnage singulier, un genre d’Adam chassé du paradis qui ne parvient plus à trouver sa place dans ce monde. Écrit à la première personne sous la forme d’une confession dans un journal intime ou dans le cabinet d’un psychiatre, le romancier nous livre les réflexions parfois abruptes de Toni sur la vie, la mort, le sexe, la famille et l’amitié… Un roman qui se moque éperdument du politiquement correct et qui révèle au lecteur une radiographie édifiante de la ville de Madrid.
C’est au fond comme cet ouvrage qui mêle les faits et les réflexions, dans un équilibre hasardeux, sinon que le hasard a peu de prise sur un texte en réalité très équilibré, où l’on passe d’un sujet ou d’un ton à un autre, où l’humour et le sérieux semblent être mis en concurrence, alors qu’en réalité ils se complètent à la perfection.
Ce chef-d'œuvre hilarant et choquant met à nu le côté obscur de l'humanité.
Aramburu livre une histoire drôle et savoureuse avec une très belle plume. C’est un livre original à découvrir.