Deux fois par an, un grand-père revient en Suède voir ses enfants, désormais adultes. Son fils – en congé paternité avec deux petits en bas âge – est un raté névrotique. Sa fille – abandonnée par son propre enfant – est tombée enceinte d’un pauvre type. Seul le grand-père – le fier patriarche – est parfait. Du moins, selon lui... car les visites du père prodigue semblent moins motivées par l’amour qu’il porte à sa progéniture que par l’opportunisme et la nécessité. En effet, ces passages réguliers lui permettent de conserver son titre de séjour. C’est aussi l’occasion pour lui de remettre de l’ordre dans ses démarches administratives et fiscales. Ou plus exactement, de déléguer ces tâches à son fils. Car quand le père rentre, il est entendu que son fils s’occupe de tout. Il ignore que ce dernier a pris une décision qui va tout bousculer : il veut remettre en question la clause paternelle. Mais une telle clause est-elle réellement négociable ?
Dépeignant l’inexorabilité des liens familiaux avec poésie, étrangeté et humour, Jonas Hassen Khemiri dresse le portrait intime d’une famille chaotique et parfaitement ordinaire, profondément blessée par la mort d’un enfant et la disparition d’un père.
Prix Médicis Étranger 2021
juin, 2021
11.50 x 21.70 cm
368 pages
ISBN : 978-2-330-15099-0
Prix indicatif : 24.00€
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Un roman inventif et drôle (...). Dans cette construction remarquablement tenue, l’écrivain distille surprises et émotions, se garde de juger ses personnages et, jusqu’à la fin, les entoure d’une tendresse amusée.
Avec humour et brio, Jonas Hassen Khemiri décortique l'imbroglio relationnel dans lequel sont pris ses personnages (...). Le romancier suédois tend un miroir à la famille moderne et, par-delà, à la société qui nous impose des rôles et dicte nos conduites. Le reflet qu’il renvoie n'est pas flatteur, tant s’en faut, mais il en appelle à notre indulgence et à notre humanité, qu’on soit père ou fils, ou les deux à la fois.
L’auteur parvient à faire percevoir les douleurs et les blessures qui sous-tendent ces liens familiaux. Du grand art.
Qu’est-ce qui rend les romans de Jonas Hassen Khemiri si captivants ? Car commencer un livre du Suédois, c’est immanquablement s’embarquer dans un parcours de lecture fiévreux qui mène rapidement à la dernière page...
Plusieurs raisons peuvent expliquer l’attrait que dégagent ses récits, mais la première d’entre elles tient à leur capacité à exprimer les préoccupations contemporaines avec une admirable acuité.
Glissant d’un esprit à l’autre, fût-ce celui d’un enfant d’un an, Jonas Hassen Khemiri, avec une discrétion que relèvent le dynamisme de son écriture et un dispositif d’une habileté extrêmement attachante, rénove l’injonction baudelairienne à être absolument moderne. Un récit d’aujourd’hui comme si vous y étiez.
Un livre passionnant.
Il y a des textes dont une seule lecture suffit largement à épuiser le sens. La clause paternelle est un roman qu’on peut relire en y trouvant à chaque fois autre chose. C’est drôle et cruel, tragique, enthousiasmant. II y a de la douleur, de la honte, mais pas de haine, rien de glauque. Les membres de cette famille ont quelque chose de malgré tout vivant, de désespérément humain qui donne de très belles et heureuses pages sur les débuts enchantés d’une histoire d’amour ou sur un moment d’harmonie domestique.