Les froides vacances de février vident Paris. Lazare sait-il seulement que l’absence de sa femme, Béatrice, en visite chez ses parents rochelais, cache un virage plus radical dans sa vie ? Cet homme ordinaire a apprivoisé ses désillusions sans toutefois complètement renoncer à un peu de grandeur. Dans cette solitude qui ressemble d’abord à une permission, bientôt propice aux constats les plus glaçants de la lucidité, le voilà qui trouve un chemin inattendu vers la mer. Une version de lui-même qui saura “se glisser à l’intérieur des choses pour connaître leur douceur”.
Sous notre blafard ciel contemporain, dans ce monde qui a vendu son âme au ricanement, Lazare aperçoit peu à peu la forme de sa propre résistance à cette dégringolade spirituelle – à travers la météorologie des visages amis, derrière le nom des nuages ou malgré la disparition des moineaux.
C’est un roman sur la camaraderie qui élargit le cœur, qui chevauche les idées heureuses et les profonds chagrins, où Sébastien Lapaque transcende la mélancolie et l’acuité du diagnostic pour nous offrir une épiphanie tendre et lumineuse. Avec lui c’est une forme d’envol que le lecteur tutoie.
janvier, 2021
14.50 x 24.00 cm
336 pages
ISBN : 978-2-330-14380-0
Prix indicatif : 22.80€
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Dans ce flamboyant roman qui est sa pièce maîtresse, le bernanosien Lapaque fait rimer conversion avec conversation, éveil religieux et défense des petits moineaux. Cet érudit propose différents niveaux de lecture, convoque Dante, Léon Bloy ou Péguy pour composer un exaltant hymne à la joie. Qui s’inscrit à contre-courant d’une époque désenchantée et d’une littérature de la déréliction.
(…), Ce monde est tellement beau de Sébastien Lapaque est une promenade parisienne par gros temps, qui a la poésie de ce qui ne se démode pas…
C’est simple, on dirait Houellebecq, sans la complaisance et avec l’Espérance.
Ce monde est tellement beau est la chronique patiente d’un réveil, d’une renaissance. Lazare, comme celui de l’Évangile de Jean que le Christ fait sortir du tombeau, répond à un appel. Il se lève, il se relève. Il se met en marche. (...) Le roman ne s’emberlificote pas dans un fatras théologique ou dans des références littéraires appuyées. La quête de Lazare, son questionnement sont soutenus par des rencontres fécondes, des moments partagés, des conversations. Des amitiés profondes. (…) rarement il aura été aussi limpide, aussi intime. Tout le texte est nourri d’allusions, de clins d’œil, mémoire des lieux, petits mots échappés des livres, bonnes bouteilles. Sacré Lazare. Le tout est emporté dans l’espérance et la foi joyeuse.
Le tour de force de Sébastien Lapaque, c'est de renouer avec la seule interrogation qui vaille, celle de notre présence sur terre, dans toutes ses dimensions. Dans ces pages, ni l'odeur âcre des sacristies ni le sourire pincé des chrétiens de salons. C'est un homme, ce « nœud complexe d'appétits violents » (Saint-Exupéry), qui cherche. Comme tous les autres il est balourd et grandiose. (...) Le roman de Sébastien Lapaque donne au lecteur la grâce du dessillement ; par la force de l'écriture, il nous rend un peu du monde et de sa splendeur.
On n’est pas sûr de vouloir suivre l’écrivain sur le chemin qu’il nous montre : celui d’une foi chrétienne lumineuse et rédemptrice. Mais la troisième partie du roman, qui nous ouvre ce chemin, nous dépose en Bretagne, chez un amoureux des arbres qui va accueillir Lazare. Ce retour à la nature, rendu avec une épaisse matérialité qui évite l’écueil de l’exotisme, replace l’homme au cœur des choses, et non au-dessus. Et si la critique de l’immonde pouvait séduire, ce retour à l’essentiel convainc. Lazare est sauvé, nous pas encore mais peut-être, le livre achevé, voyons-nous plus intensément combien les chemins forestiers nous sont plus riches que les grandes autoroutes du consumérisme et de la finance. Pas sauvés, mais bien plus en vie. Ce n’est pas rien.
On a beau enterrer notre cher Bernanos, il revient toujours pour fustiger l’époque, son cynisme, ses imbéciles, entre deux verres de rouge. Ces temps-ci, il s’appelle Sébastien Lapaque qui, lui non plus, ne se sent pas bien dans son siècle. Il recherche même désespérément la sortie. (...) Sébastien Lapaque écrit dans l’urgence, les yeux rongés de chagrin, poursuivi par un démon, en recherchant son salut dans l’attente de Dieu.
Ceux qui se font de Sébastien Lapaque l’image d’un antimoderne atrabilaire seront surpris par ce livre qui tend plus vers la poésie d’Apollinaire que vers les diatribes de Léon Bloy. Souhaitons à l’auteur que son texte circule, que se répande la bonne parole et qu’il convertisse à son tour d’autres agnostiques : ce serait, en un sens, la Pentecôte de Lapaque.
L’érudition, l’humour et l’habileté de l’auteur font de ce roman un sésame pour une renaissance.
C'est un beau récit que nous offre là Sébastien Lapaque, avec de longs et pertinents développements sur les travers de notre monde (« l'immonde »), mais avec surtout des personnages bien dessinés et un profond portrait de Lazare, dont la conversion très progressive est décrite avec finesse et une réelle crédibilité, loin des « romans cathos » hélas souvent trop démonstratifs.
C’est souvent très drôle, même si c’est triste. (...) Il (y) confirme son inscription dans la lignée des grands écrivains catholiques (au premier rang desquels Bernanos, qui est pour lui une figure tutélaire), de ceux qui mettent au cœur de leur œuvre la foi, l’espérance, la charité et le cortège de doutes, d’échecs, de difficultés - mais aussi de joie - que rencontre celui qui tente de les mettre en pratique.
On pourrait dire de Lapaque qu’il est un Houellebecq sauvé des eaux.
Cette très belle histoire intime et religieuse est aussi un manuel d’édification d’une contre-société.
Avec Ce monde est tellement beau, Sébastien Lapaque raconte la conversion d’un professeur de lycée en proie à une prise de conscience : le monde moderne lui apparaît comme un enrobage artificiel et inhumain de la Création.
Une belle prose panthéiste qui a pour effet de proposer une relation apaisée de l’homme avec ses semblables venus d’horizons différents, et les éléments du monde qui l’entourent. S’approprier le réel pour en faire une oeuvre d’art, et comme il est suggéré en quatrième de couverture « une épiphanie tendre et lumineuse ». Superbe et poignant avec de beaux portraits de femmes libres.
“L’Immonde”, c’est le titre que le livre de Sébastien Lapaque aurait dû normalement porter, attaque magistrale, attaque impitoyable contre ce qui agresse chacun d’entre nous dans son for intérieur, qui sape sa joie, le rend malade, nous voue collectivement à l’aliénation faussement dénoncée et à la mort prochaine.
Ce parcours initiatique, très augustinien, vers l’intériorité, est jalonné de portraits d’hommes ardents et chevaleresques qui résistent et vomissent la bourgeoisie catholique bien-pensante (…). Tous communient en une évidence bernanosienne : la vérité du Réel et le réel de la Vérité.
Sébastien Lapaque est un cas à part dans notre paysage littéraire contemporain. Hédoniste (…) lecteur le plus fin qui soit de son maître Bernanos (…), il assigne à la littérature, celle qu'il lit comme celle qu'il écrit, la plus haute des missions : apprendre à regarder le monde et désigner "l'immonde" (...). Un homme souvent en colère qui sait dans le même temps que la beauté finit toujours par dissoudre son courroux. D'où la grâce, si intense de ce livre.
Titre loin d'être ironique, Ce monde est tellement beau est une résurrection imbibée non de religiosité, mais de délicatesse : de l'amour malhabile, des amitiés masculines, des moineaux et des cantates de Bach (…). Et que l'on soit croyant ou pas, on ne peut que partager cet espoir du héros : " Je veux sentir des trous dans ma vie pour que la grâce prenne. Une vie si parfaite ne serait plus une aventure".
Sincérité du ton, vivacité du style : même si on ne part pas pérégriner sac au dos vers la cathédrale de Chartres, on peut aimer cette intranquillité.
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