Quelque chose est en train de craquer. Face à l’angoisse apocalyptique qui hante notre temps, les puissants de ce monde se préparent eux aussi à l’effondrement. Certains croient assurer leur survie en s’offrant de luxueux bunkers, d’autres capitalisent sur le désastre qu’ils ont contribué à provoquer.
Eugénie Valier, héritière déclinante d’un grand groupe industriel, se résigne quant à elle à une mort prochaine. Et puisque l’humanité court à sa perte, elle décide de démanteler l’empire érigé par son père au lieu de le léguer à son fils. L’intégralité de sa fortune ira à une fondation destinée à nettoyer les “trash vortex”, ces vastes tourbillons marins qui charrient tous les déchets dérivant à la surface des océans. Mais cette mission, a priori vertueuse, sert en fait un projet de liquidation générale, auquel se mêle un inavouable règlement de comptes familial.
Avec cette satire virtuose des élites économiques, politiques, et des multiples acteurs qui gravitent autour d’elles, Mathieu Larnaudie nous emporte dans une traversée vertigineuse de notre époque, et signe le grand roman d’une civilisation fascinée par sa propre fin. Que reste-t-il à transmettre lorsque demain est incertain ?
août, 2024
14.50 x 24.00 cm
448 pages
ISBN : 978-2-330-19471-0
Prix indicatif : 23.00€
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Un roman ambitieux et glaçant de l'auteur des Effondrés et d'Acharnement.
Avec un art consommé du persiflage, Mathieu Larnaudie regarde un monde qui se regarde mourir ; en ajoutant son grain de sel, toujours bien dosé, sur les plaies planétaires. [...] Des phrases longues comme des océans, un rythme de houle, une musique magnétisante de vagues marines : ce onzième livre de Mathieu Larnaudie l’impose en styliste accompli. En maître du roman. En Poséidon littéraire.
Avec Trash Vortex, un roman monstre explorant notre époque marquée par la peur de l’apocalypse écologique, Mathieu Larnaudie compose une fresque au style ensorcelant. [...] Dès les premières pages du roman de Mathieu Larnaudie, le lecteur est happé par le tempo de phrases pleines d’anfractuosités, d’une longueur extrême, se déployant en ondoiements complexes qui rappellent souvent étrangement le rythme hypnotique des paragraphes dans Ostinato, de Louis-René Des Forêts. [...] Mathieu Larnaudie réussit le tour de force de livrer une vue en coupe anatomique de notre monde, traversé par l’irrésistible attirance pour sa propre finitude.
On se glisse dans la prose de Larnaudie avec aise, parfois avec stupeur, en s’accordant des pauses et en goûtant les excroissances délirantes de sa plume-pensée. On note de subtiles variations de ton, de points de vue, de registres. [...] Le rire est aussi ce qui donne de l’élan à cette écriture, l’art d’avancer entre sérieux, catastrophisme, dérision et angoisse.
Trash Vortex sera donc définitivement un des grands romans de cette rentrée, voire de l’année. Par son originalité, la beauté vertigineuse de son écriture, par son élégance grinçante et sa force d’évocation, il se classe sans peine au-dessus de la concurrence. Jouissif.
Avec Trash Vortex, Mathieu Larnaudie poursuit son exploration du pouvoir, en particulier d’un certain mode de celui-ci s’exerçant autrement que par la violence ou le simple fait de donner des ordres. [...] Ce qui est appelé « trash vortex » est un vortex de déchets, une « soupe plastique » qui, dans l’Atlantique, représente plusieurs millions de tonnes et occupe des millions de km2. [...] Pourtant, cette réalité n’est pas le centre du roman, elle est un objet qui rend possible le développement d’une série de relations entre des personnages, des situations, des thèmes, des enjeux qui se croisent, s’appellent, se distinguent : enjeux politiques, économiques, environnementaux, psychiques, relationnels.
Fin observateur du pouvoir [...], Mathieu Larnaudie revient avec l'ambitieux Trash Vortex, fusion tourbillonnante de l'affaire Bettencourt et de la série Succession, où l'on croise des clones de Benalla ou du réalisateur James Cameron, d'anciens légionnaires, des oligarques et un canard en plastique jaune.
Dans sa galerie de représentants des élites mondialisées, l’auteur met en scène des figures reconnaissables [...], mais il en livre des portraits saisissants, fins, cruels, dépassant leurs modèles, et qui doivent tout à l’inspiration du romancier. Au-delà de la satire, Trash Vortex saisit la croyance dominante de l’époque : "Une foi inébranlable en la technologie comme facteur inéluctable de progrès et remède à tous les maux."
Au-delà de la tragédie écologique, ce sont aussi les eaux troubles de l’histoire familiale qui sont explorées, tout comme les manœuvres dilatoires des hommes de pouvoir.
Maelstrom de personnages, de situations et de lieux, Trash Vortex, se rattache à la lignée des romans les plus ambitieux. [...] Dans cette satire, Mathieu Larnaudie ne vise rien de moins qu’à décrypter l’idéologie dominante. [...] La réussite de l’écrivain consiste alors à phagocyter les flux du monde capitaliste dans les flux hypotaxiques à savoir les circonvolutions de phrases multipliant les incises et les parenthèses, les courts-circuits de la ponctuation dans des passages en accéléré, les tournoiements des discours rapportés, des réflexions, des précisions et des digressions.
Avec cette satire virtuose des élites économiques et politiques, l’auteur emporte le lecteur dans une traversée vertigineuse de notre époque et signe le grand roman d’une civilisation fascinée par sa propre fin.
Mathieu Larnaudie, à l’image de son sujet, entraine personnages et lecteurs dans la spirale vertigineuse d’un monde qui vient.