Il est le seul à pouvoir apprendre la langue pawpaw afin de communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur qui ne parle que le langage des oiseaux, n’emploie que ces mots flûtés oubliés depuis longtemps par les humains.
Après la mort de leurs parents, les deux hommes demeurent ensemble dans la maison familiale. D’une gentillesse extrême, l’aîné, qui ne travaille pas, se poste chaque jour tout contre le grillage de la volière de l’école maternelle. Peu à peu, la directrice remarque son calme rassurant pour les oiseaux, sa façon subtile de les interpeler, et lui confie l’entretien de la cage.
Quant au cadet, régisseur de l’ancienne résidence secondaire d’un riche propriétaire du pays, le jardin de roses, les boiseries des salons, la transparence des baies vitrées sont à la mesure de son attachement pour les lieux de mémoire. Parfois, les deux frères décident de “partir en voyage”. Valises en main, ils font halte devant la volière. Ravis de palabrer avec les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron, ils oublient dans l’instant tout projet de départ. Un jour pourtant le calme du quartier semble en danger, une enfant de l’école disparaît.
«Petits oiseaux» est un roman d’une douceur salvatrice qui nous confie un monde où la différence n’influe pas sur le bonheur, où la solitude conduit à un bel univers, un repli du temps préservant l’individu de ses absurdes travers, un pays où s’éploient la voix du poème, celle des histoires et des chants d’oiseaux, celle des mots oubliés.
septembre, 2014
11.50 x 21.70 cm
272 pages
ISBN : 978-2-330-03438-2
Prix indicatif : 21.80€
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La plongée est vertigineuse et I'addiction totale.
Une oeuvre poétique et romanesque d'une grande force et d'une délicatesse poignante sur la complicité de deux frères.
Une poésie légère, un charme suranné, un parfum de merveilleux : le roman de l'écrivaine japonaise possède tout cela, en plus d'un style impeccable et d'une immense douceur. Une oeuvre magnifique, orchestrée par l'une des figures majeures de la littérature japonaise d'aujourd'hui.
Fable d'initiation au monde moderne ou épopée fraternelle, qu'importe, Yoko Ogawa a écrit là son plus beau livre.
Ogawa, de livre en livre, fait entendre le rythme doux et lent de destins ordinaires, de vies sans drames, une poésie de l'intime qui va jusqu'au microscopique.
La plume de l'écrivaine exerce un pouvoir d'envoûtement intact, qui fait voir de la beauté dans le plus anecdotique et le plus insignifiant.
Porté par une langue poétique, ce conte moderne empreint de douceur et de tendresse est un magnifique hymne à la différence. C'est aussi une réflexion profonde et habile sur le langage et la communication Entre onirisme et réalité, ce texte résonne du chant des oiseaux, du bruissement de leurs plumes et du bonheur simple et tranquille auquel nous aspirons tous.
Un roman d'une infinie douceur, subtil éloge de la différence, où la solitude ouvre les portes d'un monde préservé des tumultes, un pays où résonnent la prosodie des histoires et des chants d'oiseaux mais aussi la petite musique des mots oubliés.
Mélange de crudité morbide et de légèreté poétique, l'écriture de Yoko Ogawa brille par sa simplicité, comme celle de Haruki Murakami, son écrivain
préféré, dont elle partage l'attachement à un organe : l'oreille, à la fois dotée de capacités hors du commun et révélatrice des fragilités des êtres.
C'est discret, délicat, une estampe plus qu'une eau-forte. Nouvelle réussite, Petits Oiseaux est à la fois plus doux et plus cruel que les précédents livres d'Ogawa.