Trente ans après «L’Invention de la solitude,» Paul Auster pose sur son existence le regard du sexagénaire qu’il est devenu. Bien loin, cependant, du journal intime ou du classique récit autobiographique, cette «Chronique d’hiver» aborde la méditation sur la fuite du temps sous l’angle du compagnonnage que tout individu entretient avec son propre corps.
C’est en effet de respiration, de sensation, de jouissance ou de souffrance, d’épiphanies charnelles ou de confrontations plus ou moins traumatiques avec la matière du monde qu’il est question à travers l’évocation, à la deuxième personne, d’un simple petit Américain du nom de Paul Auster, né dans l’immédiat après-guerre, et requis d’apprivoiser les espaces et le temps qui lui ont été impartis.
Dans ces pages aussi sincères que retenues, Paul Auster se décrit moins en littérateur qu’en acteur convoqué sur la scène troublée de l’existence pour y incarner, à son tour, toute l’ardeur des passions humaines.
De cet homme-cicatrice dont le corps exulte ou somatise, de ce fils hanté par la mort prématurée de son père et tourmenté par le destin chaotique de sa mère, de l’heureux citoyen de Brooklyn, époux et père aujourd’hui comblé, de cet héritier d’une lointaine Europe, amateur de baseball, fumeur invétéré et romancier fécond, de cet homme, enfin, qui souffre de ne pouvoir ou de ne savoir pleurer, le lecteur entendra ici le “grain de la voix” surgissant du savant puzzle où se déconstruit toute représentation univoque du moi afin que se produise, sous le signe d’une humanité partagée, la plus loyale des rencontres.
mars, 2013
11.50 x 21.70 cm
256 pages
ISBN : 978-2-330-01632-6
Prix indicatif : 22.50€
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Un autoportrait qui se lit comme un roman où l'on croise les différents visages de Paul Auster… Un arrêt sur image instructif et poétique.
Sur quelques deux cent cinquante pages que le lecteur avale d'une traite, sans reprendre lui-même son souffle, Paul Auster se livre à l'inventaire avant décès que s'adressant à lui-même, il définit comme "des souvenirs et des perceptions que tu continues à porter dans ton corps".
Chronique d'hiver s'avance loin dans l'autoportrait de l'écrivain de New York devenu en France un ami.
A l'automne de la vie, la parenthèse émeut.
Dans cette Chronique d'hiver, aucune autocélébration d'un artiste satisfait de lui-même mais le regard précis – et parfois surpris de ce qu'il découvre – d'un homme sur les heures, les jours et les ans qui ont tissé un destin.
L'enfance, l'amour, la sexualité, la quête existentielle et professionnelle ou le désir d'écrire traversent cette âme hypersensible, qui ne parvient pourtant pas à pleurer. Et si vieillir ce n'était pas mourir, mais renaître à mille possibilités ?
D'une plume alerte, fluide, Paul Auster livre ici une méditation d'une franche lucidité, exempt d'amertume, presque un merci formulé à la vie.
Un livre de souvenirs, un livre sincère, un livre d'une grande humanité.
Crépusculaire, grave et beau, c'est le livre le plus touchant d'Auster.
Chronique d'hiver, une exploration sidérante de son existence physique et sensorielle … Une symphonie intime.
Une Chronique d'hiver qui a la saveur de la vie … Par petites touches, Paul Auster extrait de sa mémoire les grandes douleurs, les coups du sort. Des arrêtes cardiaques, un assassinat, un accident de la circulation sont au menu. Livre grave ? Oui. Livre triste ? Jamais.
Un livre splendide, bouleversant, tissé de fragments. Comme un manuscrit ancien à moitié brûlé. Comme une fresque à moitié effacée découverte dans une crypte.(...) Un grand livre, dans lequel on replonge dès qu'on l'a refermé, et qui n'en finit pas de nous révéler l'étrange et inépuisable splendeur d'être vivant dans ce monde que nous ne traversons qu'une fois.
A tout âge, il est, et est demeuré, un individu sensuel. Un homme qui boit, fume, aime, s'épargne peu. Un homme en quête de de sensations, et dont le corps est aussi l'outil d'une connaissance intuitive- un mystérieux savoir sur soi.
Se raconter ? Oui, mais comment. La forme compte autant que le fond et Paul Auster le sait bien. Chronique d'hiver est avant tout une œuvre littéraire dont la forme est inédite. (...] A 65 ans, Paul Auster semble plus fort que jamais
Cette autobiographie singulière, en forme de d'inventaire ému, est une œuvre littéraire de premier plan, un traité d'humanisme moderne, où "Auster" devient enfin "Paul".
Même si le récit est hanté par la disparition des êtres chers, il est aussi empreint d'un humour subtil et salvateur.
Cette "chronique" est par ailleurs servie par une langue ample et déliée offrant au lecteur la musique envoûtante et inimitable d'Auster.
On plonge dans ces pages dans le moindre voyeurisme mais avec une intense et réconfortante sensation de fraternité.
Chronique d'hiver rend un son familier, celui de la voix qui a trop fumé, celui de l'homme qui a assez vécu pour comprendre et pardonner.
Chronique d'hiver raconte le corps sans fard. On y lit dans les bleus laissés par les coups. Mais sous la peau du texte court une question essentielle. A quel moment un homme se rend-il compte qu'il ne sera jamais un héros ?
Autoportrait sans concession d'un homme qui ne possède pas de voiture, boit et fume trop, chronique d'hiver raconte l'inévitable montée du soir avec autant de vérité que d'émotion.
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