Une jeune femme rescapée des camps nazis se voit pousser des excroissances qui la dépossèdent d’elle-même. Un désoeuvré bienveillant s’inquiète de l’absence prolongée de son voisin de palier. Une séance de cinéma X se termine en terrible drame. Une drôle de fête s’organise, réunissant des inconnus qui n’ont rien à se dire. Avec «Chair sauvage», Yehoshua Kenaz change de registre, avec neuf histoires sidérantes sur lesquelles plane un parti pris tragicomique, entre éclat de rire et saisissement glacé.
Dans un Tel-Aviv qui agit comme une loupe sur les plaies de la condition humaine, Kenaz fait imploser la banalité du quotidien et surgir des événements aussi inattendus que cruels, tout en détournant les conventions du suspense.
Il est rare qu’une vision du monde aussi impitoyable ne débouche pas sur le cynisme et le désespoir. Chez Kenaz, l’extrême lucidité ne fait qu’accentuer la compassion goguenarde et singulière qu’il nourrit pour les pauvres mortels que nous sommes. A travers un hyperréalisme sensible qui rappelle celui du cinéma ou d’une certaine littérature américaine, la réalité israélienne prend une dimension grotesque, extrêmement révélatrice de son humanité malmenée.
janvier, 2011
11.50 x 21.70 cm
224 pages
ISBN : 978-2-7427-9491-1
Prix indicatif : 20.30€
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Les textes de Kenaz agissent alors comme des loupes, grossissant à l'envi les plaies toujours ouvertes d'un pays qui se cherche.
Yehoshua Kenaz est l'un des piliers des lettres israéliennes.
Ce recueil de nouvelles saisit, dès les premières pages, le lecteur qui se demande dans quel univers il vient d'entrer (…) Yehoshua Kenaz semble suivre le réel au plus près, mais c'est pour mieux montrer l'absurdité de la vie en Israël et en rire, sans méchanceté.
Un écrivain qui s'inscrit décidément dans la lignée des plus grands d'un pays qui en compte déjà quelques-uns.
Yehoshua Kenaz joue avec le fantastique, manie un humour grave et révèle le malaise que chaque individu peut éprouver dans une société israélienne ou le passé ne parvient jamais à s’effacer, rendant encore plus incertaine l’espérance en avenir. (…) Avec ce recueil, Yehoshua Kenaz se confirme maître conteur, voyeur implacable des vies tourmentées qui peuvent basculer dans le tragique ou le grotesque.
Yehoshua Kenaz dit en peu d’espace le malaise de la société israélienne. Dans ces textes, c’est un peuple entier qui processionne. Dans une galerie de portraits à l’eau-forte, on croise aussi bien des ouvriers que des petits patrons, des retraités prisonniers de leurs souvenirs ou des enfants qui n’en ont pas encore. (…) Tout fait sens en peu de mots dans cette suite d’histoires révélatrices, d’une exquise délicatesse.