Edition Bilingue Français/Anglais. Une série de portraits à la rencontre de Ndaku ya la vie est belle, collectif d’artistes congolais qui réemploient des déchets pour revisiter des habits traditionnels et dénoncer la pollution industrielle.
septembre, 2022
24.00 x 32.00 cm
104 pages
ISBN : 978-2-330-16748-6
Prix indicatif : 32.00€
Où trouver ce livre ?
Le photographe montre et transcende à la fois. Il faut voir les images où la figure et son décor fusionnent dans d’étonnantes couleurs pop. On aimerait tout de suite des tirages plus grands, dans lesquels il serait comme permis de rentrer. Un livre pareil, c’est vraiment fait pour se retrouver sous forme d’exposition et en festivals !
Il fallait pour rendre compte de ce travail artistique et citoyen exemplaire un photographe de talent, Stéphan Gladieu, qui signe chez Actes Sud l’ouvrage superbe et douloureux, Homo détritus.
C’est un bien étrange défilé de mode que le photographe Stéphan Gladieu met en scène dans la réalité d’un quotidien anobli par l’image, et par les textes percutants du romancier congolais Wilfried N'Sondé.
Au-delà de la beauté intrinsèque de l’objet livre, à travers les images des artistes qui rêvent d'un pays meilleur, uni, qui ne soit pas une poubelle de l'histoire, Wilfried N’Sondé apporte sa plume littéraire à cette manière visuelle de conscientiser le lecteur face à un des fléaux de la dégradation d’un milieu naturel à cause de substances chimiques et de déchets industriels.
Stéphan Gladieu met en scène ces hommes cravate, CD, bidon et femmes plastique, aluminium, électrique dans des contextes mûrement réfléchis, venant en écho à chaque costume confectionné. Homo détritus n'est ainsi pas un éloge de la beauté, mais bien celui d'êtres résilients bravant à jamais toute résignation.
Dans Homo détritus, Stéphan Gladieu et Wilfried N’Sondé dressent le portrait des membres de Ndaku ya la vie est belle, un collectif d’artistes qui réemploient des déchets pour revisiter les habits traditionnels du Congo.
Pour attirer l’attention sur ce gâchis et cette pollution, un collectif d’artistes nationaux a revisité les vêtements traditionnels en les fabriquant à base de ces rebuts. Le photographe Stéphan Gladieu en a tiré une série de portraits dont le grotesque assumé est une charge contre la surconsommation.
Retrouvant le sens des masques traditionnels de cette partie de l’Afrique, ses membres se vêtissent de téléphones portables usagés, de paquets de lessive, de bouchons en plastique, de câbles électriques, d’emballages de médicaments ou encore de bidons d’huile. Les photographies de Stéphan Gladieu en rendent compte dans son ouvrage Homo détritus. II est vrai que ce pays est le déversoir des produits électroniques obsolètes.
Auteur d'une œuvre profondément humaniste, quelque part entre l'art et le documentaire, le photographe français Stéphan Gladieu a suivi le collectif « Ndaku ya, la vie est belle », en République démocratique du Congo. Ces artistes utilisent les déchets submergeant littéralement les bidonvilles de Kinshasa... pour créer des costumes. Rassemblés dans un formidable ouvrage, Homo détritus, ces portraits aussi grinçants que fantasmagoriques dénoncent la crise écologique et sociale qui ronge leur pays, et nombre de capitales africaines.
Mis en scène dans les rues, ces personnages spectaculaires, colorés et très expressifs, puisent clairement dans la tradition des sculptures et des masques africains. Mais, surtout, ils rappellent combien le Congo et l’Afrique en général sont devenus le dépotoir de déchets produits par les pays occidentaux. Les rues de Kinshasa sont jonchées d’ordures venues d'Europe sous prétexte de « recyclage » ou de « dons ».
Pendant plusieurs mois, Stéphan Gladieu a sillonné les rues de la capitale congolaise, et immortalisé le combat du collectif « Ndaku ya la vie est belle ». Ces artistes abandonnés se transforment en super-héros, pour dénoncer le désastre écologique de leur pays.
Au cœur des bidonvilles de Kinshasa, un collectif d’artistes sensibilise à la catastrophe environnementale. Leurs corps-masques sont faits de déchets recyclés, dont le photographe Stéphan Gladieu a tiré de médusants portraits collaboratifs.
Ces montagnes d’ordures qui étouffent les bidonvilles de Kinshasa ont généré une rébellion artistique. Masqués et costumés de détritus, enfants des rues et artistes de l’Académie des Beaux-Arts ont formé le collectif « Ndaku ya la vie est belle », en 2015, autour du plasticien Eddy Ekete : vingt-cinq artistes dénoncent l’agression écologique en puisant dans l’art vestimentaire ancestral. Stéphan Gladieu a réalisé dans son studio de rue les portraits totémiques de ces personnages arcimboldesques surgis de la décharge, insolents de survie : L’Homme-Mousse, Babouche, Bonbons, L'Homme-Mégot.