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Au moins un



Premier jour au centre d’appels. Docile et résignée, Marie apprend les règles du télémarketing en «open space »: tournures de phrases positives, attitude calme en toutes circonstances, “le sourire qui s’entend” comme dit son superviseur. Mais quand on veut lui imposer de s’appeler Sonia, Marie sent qu’elle est en train de s’oublier. Jusqu’au jour où elle recroise Madame “Au moins un”, cette professeur de français qui recommandait à ses élèves d’apprendre au moins un poème par coeur : un poème pour soi, comme un abri pour se réfugier, n’importe où et n’importe quand. Revient en mémoire à la jeune fille le souvenir de son poème-portrait, “Marie” de Guillaume Apollinaire. Le déclic. Marie refuse de se laisser étouffer par cette formatrice au brushing parfait, par son petit ami Mickaël qui aimerait qu’elle soit un peu plus “comme tout le monde” et la trompe, et par sa mère qui voudrait qu’elle pense comme elle. Marie veut devenir coiffeuse. Et plus question de perdre ses rêves de vue.

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